Lorsque l’on prévoit d’installer un poulailler, la question de l’espace disponible pour les poules est primordiale. En effet, contrairement aux idées reçues, les poules ne peuvent pas être entassées dans un espace exigu sans que cela n’ait de conséquences. Mais alors, quelle est la surface minimale à prévoir par poule dans un poulailler pour garantir leur bien-être ? Cette question est complexe, car la réponse dépend de nombreux paramètres.
Selon si le poulailler dispose ou non d’un parcours extérieur, s’il s’agit d’un élevage fermier ou intensif, les recommandations varieront. La race de poules joue aussi un rôle. Bien évidemment, l’espace alloué aura également un impact direct sur le comportement des volailles et sur leur état sanitaire.
Dans cet article, nous passerons en revue les différentes réglementations et normes en vigueur concernant la surface minimale par poule selon les modes d’élevage. Nous verrons également ce que préconisent les vétérinaires et professionnels du milieu en la matière. Enfin, nous aborderons l’influence de la densité sur la santé, le bien-être et la productivité de cet animal social qu’est la poule.
Les recommandations générales
De manière générale, il existe certaines normes et réglementations concernant la surface minimale à respecter par poule pondeuse en poulailler. Ces références varieront selon les pays, mais permettent de cadrer les élevages conventionnels.
En France par exemple, la réglementation impose ainsi un espace de 750 cm² de bâtiment par poule pondeuse élevée en cage, et 11 m² de parcours extérieur par poule pour les élevages alternatifs. Ces minima sont assez faibles par rapport aux recommandations des spécialistes du milieu.
Selon les vétérinaires spécialisés dans ce type d’élevage, il faudrait plutôt compter entre 1 et 1,5 m² de poulailler par poule. Cette surface plus confortable leur permet de bénéficier de suffisamment d’espace pour éviter le stress et exprimer les comportements naturels de leur espèce : battements d’ailes, étirement des pattes, essais de vol, bains de poussière…
Du côté des éleveurs fermiers et des défenseurs du bien-être animal, on préconise même une surface pouvant aller jusqu’à 2 m² par poule. Cet espace permet la mise en place plus facile d’aménagements enrichissants tels qu’un pondoir surélevé, des perchoirs ou une litière profonde pour le confort et le grattage.
Ainsi, la fourchette généralement admise par les spécialistes pour garantir de bonnes conditions aux poules va de 1 à 2 m² disponibles par sujet dans un poulailler classique. Bien entendu, cela n’inclut pas l’espace du parcours extérieur qui doit également être prévu.
La surface nécessaire selon le mode d’élevage
La surface dont une poule a besoin varie beaucoup selon le type de poulailler et le mode d’élevage choisi. Les principaux systèmes rencontrés sont :
Le poulailler fermier
Il s’agit d’un petit élevage avec parcours extérieur permettant aux poules de gambader en liberté une partie de la journée. Dans ce cas, la surface minimale préconisée à l’intérieur du poulailler est de 1 mètre carré par poule adulte. Il faut également compter environ 5 mètres carrés de parcours herbu accessible en journée pour que les poules puissent exprimer leurs comportements naturels.
Le poulailler avec parcours extérieur
Destiné aux élevages de taille moyenne, le parcours extérieur clôturé doit représenter 2 mètres carrés minimum par poule. Le bâtiment fermé doit lui prévoir entre 0,5 et 1 mètre carré par sujet selon la race. L’idéal étant 0,7 mètre carré par poule.
Le poulailler hors-sol
Utilisé en élevage intensif, ce type de bâtiment ne donne pas accès à un parcours pour les poules. Elles sont confinées en permanence à l’intérieur du poulailler dont la densité ne doit pas excéder 7 poules par mètre carré pour garantir des conditions sanitaires décentes.
Par conséquent, plus le système se veut extensif et proche des conditions naturelles, plus l’espace doit être important pour permettre à la poule de montrer l’ensemble de son répertoire comportemental.
L’influence de la densité sur le bien-être des poules
La quantité d’espace disponible pour les poules a une forte incidence sur leur état de santé, leur bien-être et même leur production. Une densité trop importante peut vite devenir problématique.
Au niveau sanitaire, l’entassement des poules et un manque de surface les expose davantage aux infections virales et bactériennes qui se transmettent facilement au sein du troupeau en l’absence d’isolement des sujets malades. Cela augmente l’utilisation d’antibiotiques.
On observe également plus de blessures et de mortalité quand l’espace vitale fait défaut, car les poules se marchent dessus, s’agressent pour défendre leur territoire et ont des difficultés à rejoindre les zones de nourrissage et d’abreuvement.
Côté comportemental, les poules souffrent de ne pouvoir exprimer leur répertoire complet de capacités innées. Impossibilité de voler, de prendre des bains de poussière, de pondre à l’écart ou en hauteur. Cette frustration génère du stress chronique néfaste.
Enfin, du point de vue de la production, la promiscuité des poules pondeuses fait chuter le taux de ponte et accroît le nombre d’œufs cassés ou souillés. Preuve que l’entassement excessif des animaux se révèle contre-productif économiquement sur le long terme.
C’est pourquoi, avant de se lancer dans l’aviculture, il est crucial de correctement dimensionner son poulailler pour offrir aux gallinacées un espace de vie décent favorisant aussi bien leur santé, leur bien-être que leurs performances.